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Composition et mise en page de l'arabe

Beaucoup plus que dans d'autres langues, l'ordinateur a gravement endommagé la typographie dans les pays arabes. Et ceci parce que, de sa nature, l'écriture arabe est complexe et nécessite des outils de composition horizontale et verticale. Plus que dans toute autre écriture, il y a une différence énorme entre l'arabe tapé à la machine à écrire et l'arabe imprimé, qu'il soit composé au plomb, ou à la Monotype ou Linotype. L'ordinateur, suite logique de la machine à écrire, a de ce fait contribué à l'apauvrissement esthétique de l'imprimé arabe.

Notre principe étant la préservation de la typographie traditionnelle à travers l'utilisation des dernières technologies, nous avons développé des systèmes de composition de l'arabe qui produisent des résultats très proches à la composition arabe sur machine Monotype. Dans la figure ci-dessous vous pouvez voir un échantillon de telle composition : (pour plus de détails, consultez le fichier PDF Acrobat correspondant)

Cette police, une authentique Monotype Naskhi, propose des centaines de ligatures esthétiques.

Contrôle total de l'analyse contextuelle

Notre système est le seul à proposer un contrôle total de l'analyse contextuelle. Qu'entendons-nous par cela ? L'analyse contextuelle est le processus par lequel les lettres arabes acquièrent des formes différentes suivant leur position dans le mot, et suivant les lettres environnantes. Par exemple, dans le mot la lettre qaph est de forme initiale, le sad est médian, le rah final et le hah isolé.

Ce qui rend l'analyse contextuelle encore plus difficile est la présence de voyelles et autres signes diacritiques qui se placent au-dessus ou au-dessous des lettres et qui ne doivent pas affecter la contextualité. Pour accélerer le calcul des formes contextuelles, tous les systèmes d'exploitation l'ont intégré dans leurs couches logicielles les plus profondes ; ainsi la contextualisation est indépendante du logiciel utilisé. Cette intégration a des conséquences fâcheuses : l'utilisateur final ne peut y accéder, et ne peut modifier les règles contextuelles. Ainsi, par exemple, il est impossible d'ajouter une lettre arabe parce que cette lettre aurait à interagir avec les autres ce qui impliquerait une modification des règles contextuelles (alors que dans le cas des autres écritures, il suffit de dessiner un caractère pour pouvoir l'utiliser tout de suite dans un texte).

Notre système coupe ce noeud gordien en effectuant sa propre analyse contextuelle, indépendante de celle du système d'exploitation sous-jacent. À tout moment on peut changer les règles contextuelles, que nous souhations ajouter des lettres ou des signes diacritiques ou changer le comportement contextuel d'une lettre existante. Ainsi, par exemple, il a été simplissime d'ajouter des nouveaux caractères comme le chin à six points utilisé dans les manuscrits maghrébins, ou le fah non pointé utilisé dans les transcriptions de manuscrits anciens non pointés.

Voir aussi un autre échantillon de notre travail : une édition critique de commentaires sur le Livre des catégories d'Aristote, par Averroès.