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Composition et mise en page de l'hébreu

Nous avons étudié en profondeur la composition de la Bible hébraïque. Dans l'échantillon ci-dessous vous pouvez voir le début du Livre de la Génèse : (pour plus de détail veuillez consulter le fichier PDF Acrobat correspondant, n'hésitez pas à vous servir de la loupe d'Acrobat Reader)

Le caractère que nous avons dessiné spécialement pour la Bible hébraïque est un méta-caractère, dans le sens qu'il change de forme suivant le corps utilisé. Les lettres de petit corps ont une forme plus simple et moins de différence entre les traits pleins et les traits déliés, ce qui a comme effet d'améliorer leur lisibilité. Les gros corps ont plus de contraste entre les pleins et les déliés (dans le cadre d'une esthétique « à la Bodoni ») ce qui est censé les rendre plus élégants. Voici, par exemple, la même lettre dans trois corps différents (6, 11 et 36 points) :

La grande difficulté de la composition de la Bible hébraïque réside dans le positionnement des signes diacritiques. Mis à part les voyelles (et semi-voyelles) qui sont placées au-dessus ou au-dessous des lettres, il y a un autre type de signes diacritiques, les signes masorétiques utilisés dans le chant réligieux. La composition des voyelles et signes masorétiques est très complexe et notre système est le seul à respecter strictement les règles typographiques traditionnelles.

Règles de composition des voyelles et signes masorétiques

Chaque lettre hébraïque a deux axes sur lesquels nous allons centrer les signes diacritiques : l'axe supérieur et l'axe inférieur :

(la dernière glyphe de cette liste n'est pas une lettre, mais la ligature aleph-lamed). Sur cette figure nous voyons également les « zones interdites » sur lesquelles nous ne pouvons placer de signe diacritique.

Supposons maintenant que nous devons placer une voyelle "primary diacritic" et un signe masorétique "secondary diacritic" sous une lettre L suivie d'une lettre L' :

Sur la figure nous voyons les axes inférieurs des lettres L et L'. Nous commençons par la tentative suivante : centrer la voyelle par rapport à l'axe inférieur de la lettre L, et placer le signe masorétique immédiatement à coté de la voyelle (avec un éventuel crénage). S'il y a assez de place (c'est-à-dire, si le signe masorétique ainsi placé ne touche pas l'axe inférieur de la lettre L'), alors nous avons atteint notre but.
Par contre, s'il n'y a pas assez de place, nous passons à la deuxième tentative, qui consiste à considérer la voyelle et le signe masorétique (avec un éventuel crénage entre les deux) comme un seul bloc et de centrer ce bloc sur l'axe de la lettre L. Si nous échouons une fois de plus, alors il ne nous reste qu'à interlettrer les lettres L et L' jusqu'à ce que le bloc diacritique ne touche plus à l'axe de L'.

Ce qui est étonnant avec ces règles, c'est qu'elles n'autorisent aucun cas intermédiaire : soit nous centrons la voyelle sur l'axe L, soit nous centrons le bloc voyelle-signe masorétique.

Curiosités typographiques de la Bible hébraïque

La Bible est le livre sacré du judaïsme, et aucune modification n'est autorisée. Au cours des innombrables copies de ce livre, certaines erreurs de copie se sont introduites ; celles-ci démeurent aujourd'hui dans toutes les éditions imprimées. C'est ainsi que l'on a des lettres brisées, surélevées, inversées, plus grandes ou plus petites que la taille normale, avec un comportement contextuel anormal, etc. Ces cas sont rarissimes (la plupart de ces lettres sont uniques) mais notre système les couvre tous, sans exception. Nous vous proposons une liste détaillée de ces bizarreries typographiques dans cet article (pages 8-11).

Composition utilisant les caractères classiques des machines Monotype et Linotype

Mis à part notre police (Tiqwah) nous utilisons également les caractères les importants et plus beaux de la typographie hébraïque traditionnelle : le Hadassah, Frank-Rühl, Drugulin et Myriam. Dans la figure suivante vous pouvez comparer à notre police Tiqwah, corps 9 (tout en haut) les trois caractères suivants : Hadassah, Frank-Rühl et Drugulin gras.

Les caractères à la fin de l'alphabet sont les deux variantes de la ligature classique aleph-lamed.

Nous avons adapté ces polices à notre système de composition ; en particulier, nous avons défini pour chaque lettre de chaque police la position exacte des axes supérieur et inférieur d'accentuation ainsi que les «zones interdites». Ainsi, nous sommes en mesure de placer très précisement toute voyelle ou signe diacritique et toute lettre, tout en ne disposant que d'un seule glyphe par signe diacritique. Voici un exemple ; le verset biblique suivant est composé en Tiqwah, Frank-Rühl et Hadassah. Notez l'emplacement des voyelles sous les lettres daleth, heth, waw, resh, zayn, ayn, yod et chin : la voyelle n'est en fait centrée sous aucune de ces lettres.

Composition du Yiddich, Ladino ou Judéo-arabe

Nous proposons également la composition et mise en page du Yiddich (avec les règles de césure appropriées) et du Ladino, et du Judéo-arabe dans tous les caractères mentionnés ci-dessus.

Composition de la Torah

Un type plus ancien de lettres est utilisé pour la composition de certains livres contenant des textes de la Torah (livres qui servent à l'entraînement de ceux qui auront à lire des textes à partir du rouleau, sans voyelle ni signe de cantillation, par exemple ceux qui préparent leur bar-mitzvah) :

Composition en caractères rachi

Nous vous proposons également la composition en caractères rachi :